Tout comme les ventes de tableaux ou d’objets d’art, les ventes aux enchères de résidences principales et secondaires permettent aux propriétaires, à leurs ayants droits ou à leurs héritiers de céder vite et bien leur patrimoine immobilier. Mais qu’en est-il vraiment de cette typologie de transaction : filon en or ou arnaque en béton ?
Les occasions qui poussent à la transaction.
Rien de tel qu’une bonne vieille enchère notariale pour mettre la main sur l’un des appartements du parc privé d’une grande ville, ou pour s’offrir une maison ou un terrain légué à une association et dont elle veut se débarrasser. Rien de plus alléchant qu’une vente domaniale pour acquérir une ferme ou une grange issue d’une « succession vacante » sans frais de notaire et pour un coût inespéré. Tant qu’aux ventes judiciaires, elles sont un excellent moyen de se porter acquéreur d’un bien « forcé » à la vente par une décision de justice initiée par une mise en liquidation, une saisie ou un divorce.
Les limites à se fixer à tout prix.
Première mise en garde : ce n’est pas parce qu’il bénéficie d’une mise à prix particulièrement attractive, toujours inférieure au prix du marché, qu’un bien immobilier soumis aux aléas d’une enchère ne finira pas par se vendre à un montant supérieur à celui-ci. Gare à la loi du plus offrant et à l’aveuglement du plus offreur… A force de vouloir avoir la mise la plus gloutonne, on finit par surenchérir sur un bien en dépit du bon sens et à en devenir le propriétaire aux dépens de son budget. Second bémol : ce n’est pas parce qu’un bien est une bonne affaire financière qu’il n’est pas un cadeau empoisonné pour autant. Rien ne sert d’acquérir à tout prix un appartement trop délabré pour devenir habitable, ou un terrain trop miné pour être exploité. Mieux vaut ainsi, pour rester en tout état de cause aussi vigilant que raisonnable, prendre la précaution de visiter et d’enchérir accompagné : architecte, avocat, conseiller juridique… ils sauront vous retenir sans pour autant vous museler.